Liberté de penser
Demain, 18 Mai 2006, se tiendra procès contre Philippe de Villiers. Ce fait n'appelle d'autre commentaire que celui-ci : Deux mille ans de discours, de philosophie, de pensée. Quelques civilisations avancées ; les Lumières, déjà, pour raccourcir le propos. Deux-cents dix-sept ans de république orgueilleuse, vaniteuse très souvent, tatillonne, presque toujours. Mais qui derrière ses régimes, ses visages multiples, républicains, impériaux, royaux, conservateurs ou progressistes, reposait sur une superbe grandeur, plus haute que toutes les péripéties ennuyeuses de son histoire et le plus souvent inabouties : la Liberté de penser et s'exprimer, l'un et l'autre acte n'allant pas, et ne pouvant aller séparément.
Dans la république moderne et vibrionne, celle qui par une récente acrobatie, s'est établie en tyrannie de fait et oublié son génie quelque part, c'en est fini bel et bien et depuis vingt-cinq ans, de ce respect de la vie et de la parole humaine, et de cette Liberté. La république transgénique a opéré son oeuvre. C'est une oeuvre de mort.
Quel que soit l'avenir, je soutiens Philippe de Villiers, dans sa démarche présidentielle, malgré mon désir qu'il se trouve dans la bataille du premier tour un gaulliste authentique. Sans avoir jamais été particulièrement attiré par sa personne ou son style, ni par les idées qu'il mettait traditionnellement en avant, j'affirme qu'il a eu la lucidité de considérer l'urgence dans laquelle se trouvait la France. Par manque de temps, je reviendrai bientôt sur ces questions d'avenir et de choix, mais à l'heure où va s'ouvrir cette injustice, je soutiens doublement et fermement Philippe de Villiers.