Editorial général de rentrée
L'événement le plus sensible ces dernières semaines sur la scène politique française est bien la confirmation du retour aux affaires d'un Jacques Chirac nouveau, revigoré, ayant, malgré un regrettable titubement devant la scène turque, retrouvé l'entrain légendaire et la volonté de vaincre. Un Jacques Chirac dont j'annonce depuis au moins le mois de Mai, sur ce site et ailleurs, la probable et de plus en plus certaine candidature prochaine. Effet de la Loi des cycles, celui qui s'est achevé pour Jacques Chirac après neuf années particulièrement pesantes pour lui comme pour le pays, avait débuté avec le désaveu de la politique d'Alain Juppé dans l'opinion suivi du catastrophique changement de majorité pour cause de dissolution. Bien sûr, ce n'était pas tant la nature des grandes décisions qui changeait avec cet incroyable cadeau offert aux socialistes, mais bel et bien et par-dessus tout la lisibilité des enjeux visibles et de la nature démocratique, ainsi que la capacité, pour l'électorat, d'en garder la maîtrise. Gardons-nous de voir dans l'inversion de majorité législative de 1997 quelque preuve de bonne santé du système : en validant la pression psychologique au détriment d'une politique choisie deux ans plus tôt par les urnes et dont la logique, pour insuffisante, s'affichait avec clarté, c'est la démocratie qui a perdu la main. La suite n'aura été qu'une longue et douloureuse confirmation de l'affaiblissement de ce système, devant conduire à la plus parfaite incohérence que subit la France aujourd'hui.
Ce ne sont pas les frémissements ces temps-ci autour d'une possible candidature de MAM qui sauraient constituer l'élan du renouveau ni la juste réponse à la féminine candidature de Ségolène Royal. Et d'ailleurs, qu'y gagnerait-elle ?
Si la remarque plaisante d'André Santini : "je sais pourquoi on a cambriolé Ségolène Royal. Ils cherchaient son programme..." peut faire sourire, elle révèle cependant que la partie qui commence à se jouer pour 2007 est déja pipée. Tout sera affaire de style, de tendance et d'humeur. Ceux qui croient encore que la présentation nette d'idées sincères, et, pourquoi pas, efficaces, pourrait désemballer la machine, font perdre leur temps aux électeurs naïfs.
Dans le cas , justement, de Ségolène Royal, nous n'aurons qu'apparence de style; pour le reste, inéluctablement, le programme du Parti Socialiste, quel que soit le candidat interne, l'emportera.
La bonne nouvelle de cette rentrée est l'amorce du ralentissement de Nicolas Sarkozy. Les postures forcées ne durent jamais indéfiniment. Et dans la même foulée, François Bayrou, à court de mots comme il le reste de programme, a déclaré : "80% des Français ne se reconnaissent plus dans la politique menée par les partis traditionnels". Il aurait dû ajouter : ...dont l'UDF fait partie.
La seule chose que je pourrais saluer du côté de l'UDF, est la volonté de certains de promouvoir une réforme institutionnelle, qui n'aurait d'intérêt qu'à être complète si l'on souhaite enrayer la programmation mortelle qui condamne les pays en tant que tels à disparaître.
Dans le cas , justement, de Ségolène Royal, nous n'aurons qu'apparence de style; pour le reste, inéluctablement, le programme du Parti Socialiste, quel que soit le candidat interne, l'emportera.
La bonne nouvelle de cette rentrée est l'amorce du ralentissement de Nicolas Sarkozy. Les postures forcées ne durent jamais indéfiniment. Et dans la même foulée, François Bayrou, à court de mots comme il le reste de programme, a déclaré : "80% des Français ne se reconnaissent plus dans la politique menée par les partis traditionnels". Il aurait dû ajouter : ...dont l'UDF fait partie.
La seule chose que je pourrais saluer du côté de l'UDF, est la volonté de certains de promouvoir une réforme institutionnelle, qui n'aurait d'intérêt qu'à être complète si l'on souhaite enrayer la programmation mortelle qui condamne les pays en tant que tels à disparaître.
Pour ce qui est des questions grinçantes, les seules qui devraient s'afficher au fronton des chantiers de la première urgence, car ce sont celles qui s'affichent en travers permanent de l'actualité, celles des difficultés de plus en plus insurmontables que posent tout à la fois l'Islam et l'Immigration : rien ne change en ce sens que, si les fléaux s'aggravent, la Surdité, dans le débat de part et d'autre, se confirme chaque jour de plus grande, elle est, conjuguée avec l'obscène lâcheté, part structurelle de notre état.
A ce propos, une remarque de Valéry Giscard d'Estaing, dans le récent Paris-Match pour lequel il commentait, à l'occasion du troisième tome de ses mémoires, quelques photos de son septennat, ne m'est pas restée inaperçue : évoquant l'immigration de travail de l'époque, immigration relative : "ce n'était pas une immigration de regroupement familial..." dit-il. Les sous-entendus sont plus évidents que l'évidence, et si la partition des rôles semble devoir, de façon têtue, réserver à certains hommes politiques des prises de position nettes, permanentes et publiques, il faut admettre que les questions cruciales en viennent bien à préoccuper malgré tout les esprits conscients. C'est heureux, mais c'est un peu tard.
Un seul fait demeure : l'état politique intérieur français reste conduit par le seul fait mondial et par les pressions toujours plus insoutenables qu'il commande. Jamais dépersonnalisation ne fut plus grande, ni la concertation mondialiste plus insolente à injurier la liberté des choix.
Face au vide de la plupart des candidats à une magistrature suprême qui ne l'est plus vraiment, face à l'enchaînement des faits institués pour inévitables et indiscutables par les machines-à-penser, et devant lesquelles nous devrions nous taire, la Liberté survivra-t-elle à ce cycle mortel ? Y songerons-nous à temps ? Je ne le crois pas.
A ce propos, une remarque de Valéry Giscard d'Estaing, dans le récent Paris-Match pour lequel il commentait, à l'occasion du troisième tome de ses mémoires, quelques photos de son septennat, ne m'est pas restée inaperçue : évoquant l'immigration de travail de l'époque, immigration relative : "ce n'était pas une immigration de regroupement familial..." dit-il. Les sous-entendus sont plus évidents que l'évidence, et si la partition des rôles semble devoir, de façon têtue, réserver à certains hommes politiques des prises de position nettes, permanentes et publiques, il faut admettre que les questions cruciales en viennent bien à préoccuper malgré tout les esprits conscients. C'est heureux, mais c'est un peu tard.
Un seul fait demeure : l'état politique intérieur français reste conduit par le seul fait mondial et par les pressions toujours plus insoutenables qu'il commande. Jamais dépersonnalisation ne fut plus grande, ni la concertation mondialiste plus insolente à injurier la liberté des choix.
Face au vide de la plupart des candidats à une magistrature suprême qui ne l'est plus vraiment, face à l'enchaînement des faits institués pour inévitables et indiscutables par les machines-à-penser, et devant lesquelles nous devrions nous taire, la Liberté survivra-t-elle à ce cycle mortel ? Y songerons-nous à temps ? Je ne le crois pas.