Il est temps que Villiers recadre son discours
Le Mouvement Gaulliste demande à Philippe de Villiers de recadrer son discours.
Les Français qui l'honorent de leur soutien ne sauraient se reconnaître dans les excès de certaines de ses récentes propositions ni dans le ton que l'on croirait exporté d'un grand parti bien connu.
La position du Mouvement Gaulliste étant avant tout contraire à l'UMP, qu'il s'agisse des raisons qui ont amené la fondation de ce parti ou de la politique qu'il a menée, nous ne supporterons pas de voir notre soutien à Philippe de Villiers, même s'il se limite à la désignation d'un candidat aux élections présidentielles, ridiculiser l'esprit résistant, de surcroît bien trop rare aujourd'hui.
Deux propositions sont en effet inadmissibles. La première figure dans les "cinq piliers" des propositions Villiers, recemment élevées à huit. Il s'agit notamment de la proposition d'installer le drapeau français dans les écoles et du recueillement devant ce drapeau dans les cours de récréation.
C'est absurde, ou calculé. Soit il s'agit de l'agitation extrême-droitière qui s'est emparée il y a quelque temps du Mouvement pour la France, soit il s'agit de servir de repoussoir au profit des formations dites de Droite et que nous condamnons.
La Droite en France n'est pas représentée, hormis par Nicolas Dupont-Aignan dont nous regrettons la volonté de ne pas quitter l'UMP.
Les positions de Philippe de Villiers en effet, servent la candidature de Nicolas Sarkozy, qui, très recemment encore, les a utilisées pour justifier et fonder sa propre ligne. Il a notamment déclaré en substance que sa politique de l'école n'allait pas glaner parmi les positions outrancières de Philippe de Villiers.
A moins qu'il ne s'agisse pour le candidat neo-frontiste de camper la version sienne de la Ségo militaire.
Philippe de Villiers, le patriotisme, si toutefois il a encore un sens, consiste à aimer son pays. Il ne consiste pas en un concours d'énergumènes.
La proposition du retour au Franc est, elle aussi, malvenue. Si la France a quelque chose à reconquérir, c'est bien la maîtrise d'un outil, sa monnaie, dont on ne voit pas pourquoi, si cette maîtrise est effective, elle ne pourrait pas se trouver la même que celle de nos partenaires. L'essentiel étant d'avancer à l'utile et non de vivre parmi les spectres.
Le candidat Villiers, qui n'a pas su rassembler alors qu'il était le seul à pouvoir le faire, devra donner une nette réorientation au sens de sa candidature, et ne pas se contenter des quelques cent propositions de son programme, dont on perçoit bien que, taillées à la serpe, elles sont là surtout pour donner un gage.
Un gage à qui, un gage à quoi ?