Il est temps que Villiers recadre son discours

Publié le par Michel Thomas

Le Mouvement Gaulliste demande à Philippe de Villiers de recadrer son discours.

Les Français qui l'honorent de leur soutien ne sauraient se reconnaître dans les excès de certaines de ses récentes propositions ni dans le ton que l'on croirait exporté d'un grand parti bien connu.  

La position du Mouvement Gaulliste étant avant tout contraire à l'UMP, qu'il s'agisse des raisons qui ont amené la fondation de ce parti ou de la politique qu'il a menée, nous ne supporterons pas de voir notre soutien à Philippe de Villiers, même s'il se limite à la désignation d'un candidat aux élections présidentielles, ridiculiser l'esprit résistant, de surcroît bien trop rare aujourd'hui.

Deux propositions sont en effet inadmissibles. La première figure dans les "cinq piliers" des propositions Villiers, recemment élevées à huit. Il s'agit notamment de la proposition d'installer le drapeau français dans les écoles et du recueillement devant ce drapeau dans les cours de récréation.

C'est absurde, ou calculé. Soit il s'agit de l'agitation extrême-droitière qui s'est emparée il y a quelque temps du Mouvement pour la France, soit il s'agit de servir de repoussoir au profit des formations dites de Droite et que nous condamnons.

La Droite en France n'est pas représentée, hormis par Nicolas Dupont-Aignan dont nous regrettons la volonté de ne pas quitter l'UMP.

Les positions de Philippe de Villiers en effet, servent la candidature de Nicolas Sarkozy, qui, très recemment encore, les a utilisées pour justifier et fonder sa propre ligne. Il a notamment déclaré en substance que sa politique de l'école n'allait pas glaner parmi les positions outrancières de Philippe de Villiers.

A moins qu'il ne s'agisse pour le candidat neo-frontiste de camper la version sienne de la Ségo militaire.

Philippe de Villiers, le patriotisme, si toutefois il a encore un sens, consiste à aimer son pays. Il ne consiste pas en un concours d'énergumènes.

 

La proposition du retour au Franc est, elle aussi, malvenue. Si la France a quelque chose à reconquérir, c'est bien la maîtrise d'un outil, sa monnaie, dont on ne voit pas pourquoi, si cette maîtrise est effective, elle ne pourrait pas se trouver la même que celle de nos partenaires. L'essentiel étant d'avancer à l'utile et non de vivre parmi les spectres.

Le candidat Villiers, qui n'a pas su rassembler alors qu'il était le seul à pouvoir le faire, devra donner une nette réorientation au sens de sa candidature, et ne pas se contenter des quelques cent propositions de son programme, dont on perçoit bien que, taillées à la serpe, elles sont là surtout pour donner un gage.

Un gage à qui, un gage à quoi ?   

 

Publié dans Mouvement Gaulliste

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A
<br />  <br /> <br /> Les vœux présidentiels en forme de testament…<br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> 2007 a débuté, pour le Président Jacques Chirac, par une mise au point à destination de ceux qui aspirent à quitter le bateau gouvernemental avant son escale finale.<br /> Pris dans le seul contexte des vœux précédant une échéance politique fondamentale dans notre système démocratique, le discours du Président n'a rien d'exceptionnel : travailler jusqu'au terme du mandat que les Français lui ont confié, avec le gouvernement qu'il a constitué à cette fin, ne devrait être que pure logique ! Mais attention ! Personne ne doit se laisser "bouffer" par la campagne. "L'engagement dans le débat électoral ne saurait en aucun cas s'exercer au détriment de la mission gouvernementale" prévient-il. Sera-t-il entendu ? N'aurait-il pas dû ajouter "… et des finances publiques" tant il est vrai qu'il est difficile de cerner la distinction entre activités purement ministérielles et celles à mettre au compte du "militantisme politique partisan".<br /> Quoi qu'il en soit, ces derniers vœux du Président Chirac (sauf candidature surprise suivie d'une victoire très aléatoire dans le contexte actuel) ont été l'occasion d'aborder certains thèmes touchant à l'organisation de la vie politique : la solidarité gouvernementale et la constitution de la Vème république.<br /> La solidarité gouvernementale<br />  <br /> <br /> Depuis son origine en 1958, mais certainement accentuée par la mise en œuvre de l'élection présidentielle au suffrage universel, la solidarité gouvernementale est un des fondements essentiels de notre constitution. En conséquence, les politiques et actions déterminées et menées par chacun des ministres sont à mettre à l'actif de tous. Il est particulièrement indécent de s'annoncer opposé à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, d'être contre la privatisation de GDF, de brocarder la banque centrale européenne et sa politique de l'Euro fort tout en étant le premier ministre bis du gouvernement qui a pris des décisions contraires.<br /> Le Président qui oriente, le Premier ministre qui coordonne et les ministres qui mettent en œuvre sont coresponsables du bilan qu'il faudra bien inviter au cours de la campagne présidentielle. Ils ne peuvent s'en soustraire.<br /> La République gaullienne en héritage<br />  <br /> <br /> Sous<br /> la IVème République<br /> , et sans que ceci ne puisse mettre en cause les capacités des Hommes politiques, si un ministre s'enrhumait, le gouvernement tombait. Quel soulagement que de Gaulle soit passé par là. Mais prenons garde ! La tentation est grande pour certains de revenir aux "délices anciens". Jacques Chirac veut être le défenseur des institutions gaulliennes, et répète ce que chacun sait déjà : cette constitution a fait ses preuves depuis près d'un demi-siècle, elle a permis à la France de sortir de situations aussi diverses que difficiles. Personne ne doit la toucher clame-t-il cérémonieusement lors des vœux du Conseil Constitutionnel, sinon au risque de "brader l'héritage", gaulliste suppose-t-on, à l'adresse des principaux candidats à l'élection présidentielle ayant en point de mire une VIème République, clone de<br /> la feu IVème.<br /> <br /> Chirac pompier pyromane<br />  <br /> <br /> Mais les Français n'ont pas oublié les coups terribles portés à notre loi suprême par celui qui se présente aujourd'hui comme le gardien du temple :<br /> En 1986, qui a accepté, sans aucune obligation institutionnelle, de "jouer" la cohabitation avec François Mitterrand, Président en exercice battu lors des législatives ? Chirac, nouveau Premier ministre de Mitterrand, après avoir été celui de Giscard.<br /> En 2000, qui a pris l'initiative de réduire le mandat présidentiel à 5 ans, à l'identique de celui des députés ? Chirac, répondant ainsi aux pressions communes et orchestrées des Giscardiens, des socialistes et des centristes.<br /> En 2005, qui a transformé le référendum en outil anti-démocratique ? Chirac qui, dans un premier temps, ne tire aucune leçon de son échec pour lui-même et sa politique européenne, et dans un second, poursuit, sans prendre en considération les 55% de "non", l<br /> '<br /> élargissement comme si de rien n<br /> '<br /> était.<br /> Et en 2007, avant de quitter la scène politique, qui tente encore de rajouter à notre constitution quelques "artifices rédactionnels" pour faire croire qu<br /> '<br /> il gouverne encore "librement", alors que le peuple n<br /> '<br /> a pas été informé des desseins présidentiels de dernière heure ? Chirac.<br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Alain KERHERVE<br /> <br /> www.gaullisme.fr<br /> <br />  <br />
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A
Osons refonder et réformer le dialogue social !<br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> Un récent sondage, rendu public en décembre[1] a montré que les trois principales préoccupations des Français touchent directement à leur vie quotidienne : pouvoir d<br /> '<br /> achat, chômage et couverture sociale.<br /> Il est donc évident que ces thèmes seront particulièrement porteurs lors des prochaines campagnes électorales. Mais il en est un autre, transversal à ces trois points, qui pourrait non les supplanter, mais les accompagner : la question de la refondation et de la réforme du dialogue social.<br /> <br />  <br /> <br /> Le syndicalisme et les rapports sociaux<br />  <br /> <br /> Personne ne peut ignorer que le syndicalisme français, notamment celui qui a en charge les salariés du secteur privé, ne se porte pas bien, que les salariés eux-mêmes n<br /> '<br /> ont pas confiance, et qu<br /> '<br /> en conséquence il est impossible d<br /> '<br /> avoir dans notre pays un système de relations sociales efficace.<br /> <br /> A<br /> lors que le Conseil économique et social et certains syndicats posent officiellement le problème, chacun de nous peut espérer que suite à la réflexion viendra le temps de la réforme du droit syndical. Mais cette chance attendue depuis 50 ans et qui, si nous ne la saisissons pas, ne se représentera pas d<br /> '<br /> ici longtemps, impose que soit posé le problème dans sa globalité.<br /> <br />  <br /> <br /> Pour une représentativité plus réaliste<br />  <br /> <br /> Les syndicats français qui peuvent se constituer librement, faut-il le rappeler, et dont l<br /> '<br /> objet est bien défini par leurs propres statuts - défense des intérêts matériels et moraux des adhérents - n<br /> '<br /> ont aucune légitimité à représenter l<br /> '<br /> ensemble des salariés lorsqu<br /> '<br /> ils négocient en leur nom soit avec l<br /> '<br /> Etat, soit avec le patronat.<br /> En effet, 8% des salariés (taux de syndicalisation) ne peuvent prétendre parler et agir au nom des 92% restants.<br /> Il devient évident que le premier objectif de toute réforme doit aller dans le sens d<br /> '<br /> une meilleure légitimité, donc d<br /> '<br /> une définition réaliste de la représentativité.<br /> Pour y parvenir, il est fondamental :<br /> -          de donner à tous les syndicats légalement constitués la possibilité de présenter librement des candidats au premier tour des élections professionnelles[2] ;<br /> -          de déterminer, à partir de règles simples, la représentativité de chacun, en prenant en compte le niveau où il exerce ses prérogatives (national, fédéral - métiers -, entreprise).<br /> <br />  <br /> <br /> Les prérogatives<br />  <br /> <br /> Il convient, avant toute autre chose, de globaliser les populations prises en compte dans cette réforme. Que l<br /> '<br /> on soit salarié au travail, au chômage, en retraite, en maladie… les domaines d<br /> '<br /> intervention sont transversaux.<br /> Tout en rappelant avec force et détermination qu<br /> '<br /> il appartient à l<br /> '<br /> Etat, donc à l<br /> '<br /> exécutif et au législateur, de fixer le cadre au sein duquel doit s<br /> '<br /> organiser la vie sociale, le monde syndical rénové doit prendre en compte ces différentes catégories. Elles doivent prendre part aux élections, participant ainsi au débat et à l<br /> '<br /> identification des organisations représentatives.<br /> Néanmoins, l<br /> '<br /> orientation primordiale doit privilégier une relation sociale au plus près des salariés, c<br /> '<br /> est-à-dire au niveau de l<br /> '<br /> entreprise, en prenant en compte la dimension qui doit être pertinente avec le but recherché.<br /> Pour autant, faut-il profiter de cette mise à plat pour simplifier l<br /> '<br /> empilement des diverses représentations des salariés (Délégué du personnel, comité d<br /> '<br /> entreprise, juridiction prudhommale…) en laissant, à partir des constats de représentativité, à chacune des organisations le soin de désigner ses représentants dans les instances ou institutions dans lesquelles elles doivent œuvrer ? C<br /> '<br /> est une piste raisonnable.<br /> <br />  <br /> <br /> La négociation et l’accord<br />  <br /> <br /> Un accord est un compromis obtenu, après négociation, à partir de positions différentes, voire divergentes des acteurs.<br /> Il doit s<br /> '<br /> appliquer à toutes les parties ; il engage, par la même occasion, l<br /> '<br /> ensemble du personnel et doit déboucher sur la paix sociale.<br /> Pour y arriver, l<br /> '<br /> accord doit être majoritaire, c<br /> '<br /> est-à-dire paraphé par une ou plusieurs organisations syndicales dont la représentativité réellement mesurée dépasse 50% des salariés.<br /> L<br /> '<br /> accord doit être, en conséquence, respecté par l<br /> '<br /> ensemble de la représentation du personnel. Dans la mesure où la réforme syndicale préconisée dans les points précédents aura été menée à son terme, ce préalable étant indispensable, toute grève devra être alors prohibée pendant la durée de l<br /> '<br /> accord sur les points ayant fait l<br /> '<br /> objet des négociations.<br /> <br />  <br /> <br /> Des syndicats acteurs sociaux et économiques<br />  <br /> <br /> La lutte de classes est une notion périmée.<br /> A<br /> l’exception de certains dirigeants « mercenaires » de grandes multinationales, la plupart des patrons et les salariés sont sur la même embarcation. Leurs destins sont étroitement liés à la bonne santé de l<br /> '<br /> entreprise et à ses performances, ceci étant valable également pour les entreprises publiques.<br /> Il s<br /> '<br /> agit bien d<br /> '<br /> une association des acteurs comme l<br /> '<br /> avait préconisé, toujours, le général de Gaulle :<br /> « Condamnant l’un et l’autre de ces régimes opposés [le communisme et le capitalisme], je crois donc que tout commande à notre civilisation d’en construire un nouveau, qui règle les rapports humains de telle sorte que chacun participe directement aux résultats de l’entreprise à laquelle il apporte son effort et revête la dignité d’être, pour sa part, responsable de la marche de l’œuvre collective dont dépend son propre destin. N’est-ce pas là la transposition sur le plan économique, compte tenu des données qui lui sont propres, de ce que sont dans l’ordre politique les droits et les devoirs du citoyen ? » (Charles de Gaulle, Mémoires d’espoir, 1970).<br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> Décriée par des syndicats rétrogrades et politisés, mais aussi, et de façon encore plus systématique et tout autant idéologique, par le grand patronat, l<br /> '<br /> œuvre gaulliste inachevée doit être poursuivie.<br /> Mais la participation ne peut pas être uniquement financière. Les salariés ont également un intérêt évident à s<br /> '<br /> investir dans un projet commun s<br /> '<br /> articulant autour de quelques points essentiels :<br /> -          des syndicats réellement représentatifs prenant en compte les aspects économiques comme le préconisait le général de Gaulle par l<br /> '<br /> instauration des comités d<br /> '<br /> entreprise à la libération et la réforme rejetée lors du référendum du 27 avril 1969[3] ;<br /> -          Une réelle concertation sur l<br /> '<br /> avenir de l<br /> '<br /> entreprise permettant ainsi à chacun d<br /> '<br /> identifier sa place et sa mission ;<br /> -          Un projet social répondant aux souhaits légitimes des personnels et dont la mise en œuvre serait conditionnée à la réalisation des objectifs fixés ;<br /> -          L<br /> '<br /> actionnariat donnant collectivement aux salariés pouvoir et devoir au sein de la structure ;<br /> -          Et la volonté affirmée d<br /> '<br /> aboutir, à terme, à la copropriété de l<br /> '<br /> entreprise.<br /> <br />  <br /> <br /> <br /> A<br /> mbitieux programme…<br />  <br /> <br /> … qui ne prétend pas résoudre tout. Mais ambitieux programme dont la portée serait significative pour établir de nouvelles relations sociales dans "ce cher et vieux pays".<br /> Il faut une volonté politique affirmée et une délivrance du carcan européen qui, soulignons-le, risque de nous être imposé par une nouvelle tentative fédéraliste, et cela en total déni démocratique du réflexe de bon sens des Français le 29 mai 2005.<br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> A<br /> lain KERHERVE<br /> – www.gaullisme.fr<br /> www.gaullisme.fr/edito45_arc.htm<br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> [1] Observatoire des acteurs du travailSondage effectué par téléphone par Ipsos pour l<br /> '<br /> Institut Manpower, LCI et « Les Echos », les 17, 18, 24 et 25 novembre 2006 auprès d<br /> '<br /> un échantillon représentatif de 968 salariés du secteur privé et du secteur public, et du 16 au 28 novembre auprès d<br /> '<br /> un échantillon représentatif de 408 chefs d<br /> '<br /> entreprise.<br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> [2] Ce qui revient à abroger l’arrêté de 1966 donnant à 5 confédérations une "présomption irréfragable" (non contestable) de représentativité.<br /> <br /> <br /> [3] Les forces de droite – VGE et l<br /> '<br /> extrême droite -, le patronat et les organisations syndicales avaient appelé à voter "non". Suite au "non" majoritaire, de Gaulle quitte le pouvoir (Belle leçon de démocratie à méditer).<br /> <br />
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